2011 – CARNET DE VOYAGE AU MAROC
Samedi 24 septembre 2011
Aéroport d’Agadir, 15h45
Vent qui débarrasse des à priori. Lumière-soleil. Fraîcheur d’un bâtiment à l’architecture typique. Des fonctionnaires affichent ostensibles le sérieux de leurs tâches. On ne plaisante pas ! Mais restons courtois. Bonjour ! Bon séjour !
Jocelyne et Marie sont là, elles nous attendent. Présentations. Nous sommes huit. Traversée de la métropole. Direction hôtel Kamal.
Sentiment à l’aéroport de Paris-Orly : Un pays à découvrir. Sentiment à Agadir : Découverte d’un pays. Transposition du raisonnement, je suis étrangère.
Dimanche 25 septembre 2011
Sur la terrasse calme et ombragée de l’hôtel Salama à Tafraout. Sept stagiaires, une organisatrice.
Aujourd’hui, 9h20, premier cours d’écriture sur le carnet de voyage. Les verbes utilisés dans le sens du nom ont une signification étonnante. Dans le cas qui nous intéresse, c’est le « voyager ». Le voyager a besoin de quoi ? Vingt minutes de rédaction.
Le « voyager » aime s’expatrier, découvrir. Pour ce faire, il prend un bagage, petit ou grand, il y range ce qu’il considère indispensable : ses cinq sens.
Au fond, la vue. C’est dommage, est-ce vraiment sa place ? La découverte, l’ampleur, la beauté, les couleurs ne priment-elles pas ? Songer à prendre les lunettes.
Dessus, le toucher. Pourquoi pas ? L’envie irrésistible de palper pour croire au merveilleux, tâter la moindre chose pour se rassurer.
Dessus, l’ouïe peut toujours servir. Entendre le crissement des pas éphémères qui marquent le sol, par mégarde trébucher sur une pierre qui finit sa course folle au fond du ravin et dérange le scorpion mauvais que l’on délaisse.
Dessus, l’odorat. Important pour se fondre dans les lieux. Sentir l’air, sentir le vent, les fragrances suaves de la ville et celles plus épicées de la campagne. Etre bien.
Finir par le goût. Outre le manger, celui de l’espace, du dépaysement, de la recherche, de la réflexion. Le goût d’aimer.
Sur place, le « voyager » ouvre sa valise, pousse ses bonnes raisons et garde un coin pour y caler son sens profond, celui qui fait revivre et qu’il baptise sixième, premier ou infini.
*
14h15, Madao, pose restaurant à la Khaïma (la tente). Tajine excellent !
*
Après-midi, escapade en 4×4 sur la route qui mène d’Agadir à Tafraout. Nous écrivons notre ressenti sur les paysages découverts.
La ville est livrée aux maisons carrées, toutes coiffées d’une terrasse et toutes envahies d’une kyrielle de paraboles inclinées. Paradoxe de l’époque. Nous traversons cette étrangeté hétéroclite et surannée où les ânes filiformes accrochés à leurs carrioles brinquebalantes côtoient tout un cortège de voitures, pour la plupart à la carrosserie cabossée et poussiéreuse. Petits taxis, grands taxis claironnent les pancartes agrippées aux barres de toit!
Ici rien n’est fini, laissé en suspens comme si on avait stoppé le temps. Le long de ces prémices des agents de police vérifient les papiers des automobilistes conciliants et nous laissent passer, nous les Français, tout sourire. Il est curieux de voir les autochtones,
certains emmitouflés de religion, d’autres parés à l’européenne, qui attendent debout ou assis, souvent à l’ombre du maigre feuillage des arganiers sans fleurs, une hypothétique guimbarde ou un bus archibondé. Immédiatement, le parallèle s’est imposé : ils vivent chez nous comme ils vivent chez eux et reproduisent leur environnement très différent du nôtre.
Chemin faisant s’offrent à mon regard étonné des paysages désertiques aux tons presque uniformes, entrecoupés du vert un peu gris d’une végétation malingre. Emane de ce panorama, témoin d’une ancienne souffrance, une tristesse omniprésente troublée par les pétarades des camions qui roulent vite semble-t-il sur une belle route neuve et sans ornière. Seul ce serpent bitumé parait vivant.
*
Expression nouvelle « écriture paniaque » : Ecriture faite dans l’urgence où il n’est plus possible de repousser l’échéance.
*
Lundi 26 septembre 2011
Visite du site des pierres bleues sur le plateau d’Aourmerkt.
Jean Vérame, peintre belge, a laissé en 1984 son empreinte de gigantisme coloré sur les rochers de la montagne marocaine, sous le qualificatif de « Land’art ». Les touristes, admirateurs ou détracteurs s’arrêtent un moment. J’ai aimé. Quelques blocs majestueux ont accepté l’enfermement du maquillage offert à l’immensité des lieux. Il y en a tant d’autres qui sont libres que j’ai admis ce tableau grandeur nature où la mouvance du fond fait de nuages et d’air du temps, rend légères les millions de tonnes de matière première.
Nous sommes tous les huit assis à l’ombre d’un de ces cailloux géants.
Aujourd’hui, nous travaillons sur l’Haïku, petit poème japonais extrêmement bref visant à dire l’évanescence des choses et constitué de trois vers de 5-7-5 syllabes. Exemple le plus célèbre, de Maître Basho :
« Dans la vieille marre
Une grenouille saute.
Le bruit de l’eau. »
Et tirés du néant de ma réflexion nébuleuse :
« Oh ! Les roches bleues
Sur l’ocre jaune sableux.
Regard amoureux. »
« Mouchka*, diptère têtu,
Tu te frottes à mon agacement.
Coup de chapeau qui tue. »
*Alors que cet insecte importunait mon inspiration, l’occasion était trop belle de faire un clin d’œil amical à Nouchka Gazoline, élève de l’aimant littéraire qui a déclaré vouloir être une mouche afin de faire partie du voyage. Nous l’avons tous constaté : elle était bien présente…
*
Après le très bon sandwich mangé sur place, travail sur le fragment d’une émotion.
Je ne trouve pas. Aucune concentration n’est possible dans cet espace trop grand. Et le vent qui emplit mes oreilles. Perturbation. Chou blanc !
Quand même un petit griffonnage vespéral dans la chambre de l’hôtel à Tafraout.
Le Maroc ! Ne m’en parlez pas. Il m’a laissée sans voix. Pas aphone, non, seulement en incapacité d’émettre un son. Ce matin, une toux catarrheuse a juste permis à quatre mots de s’échapper. Mes aïeux quel pays ! Dire que je le trouvais endormi. Immobile, pétrifié, il
guette la proie sans méfiance et la prend aux tripes. Ce soir, il m’a toute embarquée. L’émotion est forte, trop. Je ne peux me relire prise d’une souleur qui m’enserre le cœur.
Lorsque le trouble est grand, inexprimable, passer de l’indicible au dicible.
Mardi 27 septembre 2011
Circuit dans les gorges d’Aït Mansour. Photos.
13h30, déjeuner chez Mohamed Sahdoune à Ti Ouadou.
Repas du soir avec Mohamed Farid avec qui nous discutons de Mohamed Khaïr Eddine (1941-1995).
Dans la salle de restaurant, dix personnes attablées. Au centre, un petit personnage, noir vêtu, retient l’attention : Mohamed Farid, professeur d’expression française au penser berbère et poète. Il nous parle de son pays et de Mohamed Khaïr Eddine, écrivain presque inconnu ici, en tous cas renié.
L’enseignant est intéressant, amusant, sympathique. On le sent satisfait de son état et il fait preuve d’une grande loquacité qui traditionnellement doit s’incliner devant le repas. La faim ne semble pas le tenailler car ses dires prennent le dessus.
« Vous êtes tous écrivains ? nous demande-t-il. Dans ce mot il y a le verbe écrire, vous écrivez, donc vous êtes écrivains ».
La logique de la chose fait dévoiler à chacun son pourquoi de l’écriture. Par jeu sur le tard, à cause de l’étendue du vocabulaire français, parce que je ne sais pas faire autre chose, j’aime ça, ou sous la contrainte. Il y a même un je ne sais pas écrire. Un à un nous donnons notre raison. Est-ce la vraie ? Peu importe, l’instant est tellement magique.
Mercredi 28 septembre 2011
Ce matin, dans un des salons de l’hôtel, il fait chaud. Nous travaillons sur les différentes façons d’écrire, ajout, suppression, substitution, permutation. Selon la consigne de Jocelyne, chacun de nous note sur un papier une phrase propre qui sera ensuite tirée au sort puis retravaillée.
Frédéric hérite de la mienne « L’avion assassiné qui repose à côté » et nous donne sa version :
1) L’avion rocheux, bloc statufié somnolant à proximité.
2) L’avion dévasté, étalant à côté son anéantissement.
De laconique, agrémentée de la compréhension du lecteur, je transforme ma phrase originale qui devient :
L’avion assassiné par la bombe imbécile, au fil du temps s’est statufié. En paix, il somnole à proximité, loin de son anéantissement.
A mon tour, je pioche dans le panier une phrase de Christiane :
Il leur parait sage de s’en éloigner. Un mauvais sort, en ce lieu pourrait les pétrifier.
Je rends trois suggestions :
1)Il leur parait sage d’accepter le mauvais sort, s’en éloigner pourrait les pétrifier alors que le combattre les libérerait.
2)Ne pas s’éloigner, tenter, se persuader qu’il est possible de changer. De mauvais le sort sera bon. Et la p.r.i.è.r.e f.i.t l’anagramme de p.é.t.r.i.f.i.e.r.
3)Il leur parait dément de s’en approcher. Un bon sort, loin d’ici, pourrait les liquéfier.
De ces accommodations, Christiane fit un nouveau texte :
Oh frères ! Pourquoi fuir, abandonnant tout espoir ? Pourquoi cette peur d’être changés en pierre, pétrifiés, prisonniers à jamais ?
Non, frères, il est temps de résister, de combattre. Ensemble prier. Qu’Allah, béni soit son prophète, nous entende et nous donne la victoire.
Les autres productions sont lues, qui nous apprennent un mot nouveau : ampliation (du latin « ampliare » agrandir) signifie magnifier un texte, comme transformer une graine en fleur.
Bon à savoir également : projet Voltaire qui est un service en ligne d’entraînement à l’orthographe.
*
L’après-midi, rayonnage depuis Tafraout. Nous cherchons la grotte aux peintures rupestres. Nous ne trouvons qu’un rocher gravé d’une tête de gazelle…
Nous continuons notre visite et nous nous arrêtons à l’ombre d’un jardinet clôturé, moment somptueux où nous travaillons en osmose sur le vécu de la veille dans les Gorges d’Aït Mansour.
Merveilleux défilé de paysages montagneux désolés. Avec un peu de concentration le regard décèle des personnages et des animaux empierrés. Il y a de tout. Je me demande ce que vient faire ici le grizzli, nez au vent paisible. Peut-être est-il tombé de l’avion assassiné qui repose à côté dont le cockpit en roches façonnées est encore apparent. Il est facile de supposer que l’équipage fantômisé a entamé une partie de rami interminable. Ils sont là en rond, assis et figés, perdus dans une réflexion immuable que peut être la lente glissade de l’érosion dérangera.
Puis changement de décor, une oasis arbore ses palmiers tranquilles, gardiens impénitents d’une eau cachée à l’âme furibonde. De bas en haut, un clic importun du polaroïd ne trouble en rien l’harmonie latente, même si l’instantané me cause un vertige en contre-plongée.
La photo est belle d’où je vois pourtant l’esprit des lieux s’évader. Sans doute refuse-t-il la prison de papier ? J’aurais aimé converser, échanger, palabrer. Tant pis.
Nous quittons le jardinet pour une collation prévue dans une maison d’hôte. Il nous attendait le lendemain. Pas grave, ce sera couscous-surprise.
J’en reprends, pourquoi se priver devant la quantité de semoule et de légumes si appétents. Chaleureux échange lors du café avec notre hôte qui nous raconte ses affairements d’homme concerné à l’inspir visionnaire.
Puis nous reprenons la route cahin-caha. En avant pour la grande trembloterie. Des trous, des fossés, des hauts, des bas. Plong ! « Oh, punaise celui-là je ne l’avais pas vu. Tout le monde va bien ? Demande Marie, inquiète sur notre confort à la topographie incertaine.
Le soir descend, le soleil flamboyant offre un décor de coloriste exalté. L’image est merveille, aussitôt capturée par la boîte à souvenirs qui passent.
Retour à Tafraout, pour un thé sans débordements. Dodo.
*
Jeudi 29 septembre 2011
Petit déjeuner 7h30 – Départ 8h30. La vallée des Ammeln. Epopée d’une ascension au Maroc.
Azrououadou, 10h20. Nous évoluons sur un chemin cahoteux. Le but est de trouver la maison de naissance de Mohamed Khaïr Eddine à Tafraout. Nous nous arrêtons devant l’école communale du village. Heureux hasard, la première personne que nous rencontrons en est le directeur Hassan accompagné d’un habitant.
Afin de nous protéger du soleil de plomb, ils nous offrent l’ombre fraîche des marches de la mosquée. L’homme érudit dévoile avoir fait une partie de ses études à Montpellier en France. Je l’écoute attentive lorsqu’en toile de fond, apparaît un âne qui galope, un paysan sur le dos. La photo qui s’ensuit est un joli souvenir. Mais je me fais haranguer faute d’avoir demandé la permission. Naturellement, il me réclame une contrepartie sonnante, on me dit qu’il plaisante, je lui demande pardon.
Le frère de Khaïr Eddine nous rejoint et nous emmène vers la maison de famille explosée par les drames inscrits dans ses flancs. La mère a été répudiée, la grand-mère s’est tuée en tombant du toit. Mohamed est devenu l’écrivain écorché de cette vie.
Nous grimpons dans un sentier très caillouteux, la pente est raide. Je me fais aider. Le soleil tape. Nous montons toujours. Enfin, nous voilà devant la maison. Elle nous refuse ses entrailles, il est impossible d’ouvrir la porte. Après une demi-heure d’essais infructueux, le sésame ouvre-toi est de mise, Jacques propose ses services. Nous patientons tous. Je m’appuie sur le mur près d’un tas de gravats où je dérange un petit scorpion, un des plus dangereux à ce qu’il paraît. Sans m’affoler, j’enlève lentement le pied pour aller me reposer sur le mur d’en face. La venimeuse bêbête n’a pas l’air très virulent malgré tout. Laissons-la dormir.
Enfin l’huis condamné s’ouvre à la lumière sur un plafond assez bas. Nous devons nous courber pour entrer dans de nombreuses pièces sombres, presque aveugles. Les lampes de poche nous permettent de découvrir des espaces très sobres. Le sol est en terre battue. Nous progressons et visitons tour à tour la cuisine, la salle commune, la chambre des parents, celle des enfants, la pièce de prières, le sellier avec le moulin à grains, l’étable et d’autres resserres. Un labyrinthe crétois.
Afin d’accéder à l’étage, nous devons passer sur un plan incliné parsemé de sable. Je m’abstiens. C’est trop difficile pour mes articulations délabrées. Pourtant un de nos guides m’aide à réaliser l’effort. Appuyée dos au mur, ma main gauche dans la main de Marie, la droite dans celle du berbère. En avant toute.
Une échelle précaire en bois sec doit nous emmener sur le toit plat. Nous y voilà. Bien entendu, j’ai été largement poussée et hissée. De ce côté, une partie de la maison s’est écroulée suite à un incendie. Alentour une magnifique vue baignée de soleil nous ravit. Le paysage superbe tous azimuts est fixé à jamais sur nos plus belles photos.
Inquiète, je pense au parachute qu’il me faudra pour redescendre. Aidée de cinq à six bras, je marque un arrêt sur chaque barreau enfin, je touche le sol du premier. A nouveau le dédale de pièces et de couloirs qui nous mènent cette fois vers la sortie.
Dehors en route vers la voiture. Les gros rochers sont franchis. Sur la place du village, un clic emprisonne l’image du directeur et du frère de Mohamed nous laissant un souvenir impérissable.
Vendredi 30 septembre 2011
Direction Taroudant, puis visite de la ville. Hébergement à l’hôtel Tiout. Au souk, les achats de divers cadeaux.
A 18h45 précises, nous devons être en bas prêts à partir vers la place Al Alaouyine. Ce soir nous mangeons à la grande terrasse d’un café au troisième étage d’un bâtiment où nous passerons la dernière soirée de cette pittoresque et passionnante aventure d’écriture au cœur du voyage.
Dans le hall, nous rencontrons Marie et Jacky. Au bout de la rue, nous remarquons la présence d’une calèche.
De retour dans la chambre, je me mis à écrire jusqu’à 23h30. Le lendemain matin, au salon, je débutai par mon texte de noctambule inspirée.
Un soir tiède de septembre, le dernier, fut témoin d’un tour dans Taroudant à bord d’une calèche hardiment tirée par un petit cheval bai brun. L’équidé obéit docile aux actions de rênes du cocher et nous emmena au trot. Heureux de quelques foulées au galop dans la ville, il franchit la barrière de monde bigarré qui s’écarta sans broncher.
« Tu diras encore que je manque de romantisme, me dit Jacques, fier de lui. »
J’avouai une surprise sans restriction. Descendue accrochée au bras de mon chevalier d’un instant, je regardai s’éloigner l’attelage. L’émotion furtive fut à son comble, lorsque se languissant d’une bière de passage, Roméo largua Juliette à la terrasse d’un café sans même un malheureux dirham en poche…
Romantisme quand tu nous tiens !
J’en profitai également pour faire lecture d’un constat relatif à la consigne de ce matin : Ecrire sur un mot chipé dans la rue marocaine. En l’occurrence « romantique ». Encore et toujours.
« Moi ? Pas romantique ? Tu vas voir me dit Jacques vexé. Tournant les talons, il se dirigea vers une remise et prit son temps. Peu après, devant moi, un clown, caraco rouge très court, short bleu à mi-mollets et ventre ipotent, martyrisait un petit violon d’études qui pleurait tout son soûl des MI out, des DO voûtés et des LA bien las.
A chaque note torturée, l’artiste du dimanche ouvrait une bouche démesurée sur une luette en folie qui tapait de droite et de gauche les amygdales gonflées d’importance. Les yeux, à la larme crayonnée, soulignaient la cacophonie en déversant des giclées de bécarres noyés et de bémols rescapés. Puis, sur des paroles, je pense, improvisées, roucoula cette déclaration enflammée :
« Depuis que je t’ai vue, scriiiiii scriiiiii *
Tu m’as plu, scriiiiii scriiiiii ! »
Bouleversées les pauvres cordes exhalèrent un profond soupir avant que de périr sur leur ultime accord parfait.
*Bruits que fait le violon maltraité
*
POURQUOI JE VOYAGE ?
Pourquoi je voyage ?
Par philosophie ?
Beauté du paysage ?
Des soucis, faire fi ?
Pour la découverte ?
L’herbe plus verte ?
Curiosité ?
A perpétuité ?
Rester sur place ?
Se voiler la face ?
Pour les plaisirs ?
Les fous-rires ?
Sans bouger ?
En pensée ?
A pieds ?
A dos de mulet ?
Que ce soit,
Pour le poulet tajine bien cuit,
Pour le pot-au-feu garni.
Par ma foi,
La raison de là-bas ou l’ici de la gastronomie ?
Je voyage pour le goût du reviens-y.
*
Samedi 1er octobre 2011
Départ vers l’aéroport d’Agadir
Le stage se termine à 12h00.
Dans le salon de l’hôtel Tiout à Taroudant, motivations du voyage ? Discussion sur les femmes, le voile. Dissimulation ou façon de se montrer ? Parallèle avec les occidentales, ne se cachent-elles pas, elles aussi ?
*
En France. Le cœur et l’esprit remplis d’Anti-Atlas, je ne peux m’en détacher. J’y suis encore. Je garde une profonde affection pour une rencontre puissante d’humanité, débordante d’enthousiasme. J’ai laissé un bout de moi au milieu de ces pierres, je pense à Marie l’extraordinaire, à la sensibilité de Jacky, au sourire de Jocelyne, à la sagesse de Frédéric, à la gentillesse de Karin, au réalisme de Christiane, à la présence de Jacques.
Françoise Moreaux